Interview de CJ alias « le drippeur », Allemagne

CJ est un infirmier qui prépare le “Medizinertest” pour avoir une place dans un programme d’école de médecine.  Ses deux parents sont docteurs en médecine, son père a été capitaine (dans l’armée ?) avant de devenir docteur. Ils sont tous les deux très gén

(1) Comment es tu entré en contact avec les drogues pour la première fois ?

Je dirais que ma première fois était quand j’avais treize ans, j’avais acheté moi-même un peu de cannabis. Avant ça, j’avais déjà vu plusieurs personnes fumer dans la rue. J’étais très curieux et voulais donc essayer de mon propre chef. Et cela surtout après avoir écouté beaucoup de vieux rap traitant de ce genre de sujets. Si Snoop Dogg n’arrive pas à rendre la fumette cool, qui pourrait ?

(2) Comment la prise de drogue a-t-elle impacté ta vie ?

J’ai rencontré beaucoup de gens grâce à ça, j’ai trouvé beaucoup d’amis et j’ai passé beaucoup plus de temps dehors. Je pense que cela m’a rendu plus ouvert d’esprit sur les choix de vie des autres et in fine plus tolérant. J’ai vécu beaucoup de moments magnifiques grâce à la prise de drogue mais j’ai été beaucoup plus confronté à la violence que la plupart des gens de mon âge à cause de ça.

(3) Quels sont tes rêves et tes espoirs pour le futur ?

Intégrer l’école de médecine, être utile pour moi et les autres. Je veux croquer dans la vie à pleine dents, utiliser mon temps à sortir avec mes amis et être heureux. Et un jour peut-être, je pourrais imaginer construire une famille avec quelqu’un.

(4) Est ce que tu veux arrêter la prise de drogues ?

Non, mais j’aimerai réduire ma consommation un petit peu. Des fois j’aimerai avoir un peu plus le contrôle bien que ça ne veuille pas dire que c’est souvent hors du contrôle. Je pense que la prise de drogues récréatives à des prises très occasionnelles n’est pas un problème du tout. Ce sont plus les consommations régulières qui peuvent être inquiétantes.

(5) Est ce que tu as déjà regretté d'avoir pris de la drogue ?

Non, mais je regrette les fois où c’était inutile d’en prendre, dans le sens où je remarque parfois rétrospectivement que j’aurais préféré être sobre à un moment spécifique.

Interview William, 19ans, France

Activité principale : étudiant en deuxième année de droit, activité professionnelle des parents : enseignants en élémentaire

(1) Quel a été ta première interaction avec les drogues ?

Avec des connaissances, des amis d'amis. J'étais assez jeune, j'allais sur mes 15 ans. À cet âge là je suis passé par l'alcool, le tabac ou bien même le cannabis.

(2) Qu'est ce qui t'a amené à accepter ton premier joint ?

Quelqu'un m'a proposé, je n'ai pas demandé puisque à ce moment-là, pour les personnes présentes, ne pas avoir essayé était perçu comme anormal. J'ai donc, avec du recul, agi par mimétisme social pour m'intégrer.

(3) Comment prendre des drogues a-t-il affecté ta vie ?

Surtout je dirais. J'ai tendance à traîner avec des gens portés sur fumer du cannabis. Sinon, je dois sûrement avec des séquelles cognitivement parlant, cependant, je n'ai pas réellement de point de comparaison.

C'est surtout le monde des raves qui m'a ouvert aux monde des drogues dites dures en général. Sinon je ne vois pas trop l'intérêt d'en prendre. Ma prise de drogues dures : LSD, Ecstasy, champignon, sont limités à des moments très spécifiques, planifiés et exceptionnels.

En réalité, je ne me rends certainement pas compte de l'impact des drogues sur ma vie. Je ne pourrai certainement jamais savoir à quel point mes prises de drogue ont été acteurs dans mon parcours de vie.

(4) Pourquoi prends-tu des drogues ?

Si je ne fume pas, d'une certaine manière quelque chose manque. J'ai créé un besoin pour le cannabis en sachant pertinemment ses méfaits, pareil pour la clope d'ailleurs. Le fait est que aujourd'hui me droguer n'est plus forcément lié au plaisir, mais à l'addiction.

Me défoncer est une habitude.

(5) Quelles sont tes rêves et projets pour l'avenir ?

Être utile, aimer, heureux et libre. Même si je me rend compte qu'être addict n'est pas forcément libérateur, bien au contraire.

(6) Tu souhaites arrêter de te droguer ?

Oui, j'aimerais beaucoup ne plus être esclave d'une substance. Pour autant, c'est un réel plaisir avec lequel j'ai du mal à me détacher.

(7) Est ce que tu essayes constamment d'arrêter de te droguer ?

Non, je peux ne pas me droguer pendant une semaine, mais pas plus sincèrement. Je me ferai forcément un joint le dimanche soir par exemple.

(8) Regrettes-tu d'avoir accepté ce premier joint?)

Non, néanmoins je m'en veux d'avoir pas eu de libre arbitre sur le moment. Pour autant je ne vois pas ma consommation de drogue comme problématique tant que je consomme un joint comme je consommerait un bon vin. Aucune substance ne me définit quand bien même elles sont indéniablement devenues une petite part de moi. Le café du matin pour certains est devenu le joint du soir pour moi.